Plus de 60% des marchés de l'État sont "bidon" selon le Ministre

Lu Pour Vous :

Pacifique ISSOBEÏKA
Ministre de l’Économie, du Budget et des Finances du Congo

"Plus de 60% des marchés de l’État sont bidons"

Beaucoup de Congolais ont pris l'option de ne plus suivre les chaînes nationales de télévision ou de radio. Ils n'ont certainement pas tort : depuis un certain temps on n'y parle que du RMP, le cache-sexe du PCT, parti au pouvoir. Quand il ne s’agit pas du RMP on vante le mérite des Associations de maman SASSOU (Nguli, AMAS, Fondation Congo Assistance, Tous pour SASSOU, SASSOU pour Tous – ne riez pas ! -... toutes Associations créées pour conserver le pouvoir). Pourtant, OBELE s’efforce parfois de regarder ou d’écouter ces chaînes et radios pour mieux suivre ce que disent et font ces incompétents qui s'agrippent au pouvoir comme des singes à leurs fruits.

Suite à l'interview accordée par le Président de la  République à la Télévision nationale, interview au cours de laquelle il s'est demandé (en toute irresponsabilité, oubliant que selon la Constitution il est le chef du gouvernement), pourquoi le gouvernement ne faisait pas appliquer les mesures prises depuis plusieurs mois afin de réduire le prix de certaines denrées alimentaires sur les marchés,  on constate que le ministère du Commerce multiplie… les réunions. Le directeur général de ce ministère a d'ailleurs annoncé la réduction du prix de certaines denrées alimentaires comme le poulet et la viande. La ménagère Congolaise seule pourra dire si elle ressent un quelconque effet de cette énième annonce….
Après le directeur général, la ministre a elle-même annoncé devant les opérateurs économiques que la nouvelle loi sur le commerce au Congo… sera désormais appliquée !  Au cours de cette adresse elle a fait observer que les nationaux ne profitaient pas des possibilités offertes par l’activité commerciale dans leur pays… Le plus étonnant est que Madame la ministre est allée jusqu'à utiliser le terme de "Congo Zoba" pour qualifier cette situation ! 
De fait, personne ne s’explique l'arrivée massive d’étrangers au Congo. Les commerçants venus pour la plupart d’'Afrique de l'Ouest monopolisent les abords des artères de Brazzaville, de Pointe-Noire et de toutes les grandes et petites localités du pays. Le tout pour nous vendre y compris les produits locaux comme le bois. Chaque commerçant étranger dispose de son officier ou d’un ministre qui le protège.

"Congo Zoba" alors ! Pourtant, le commerce pourrait enrichir les Congolais si l'État encourageait la création de petites et moyennes entreprises et mettait fin aux tracasseries douanières !

Le mercredi 7 janvier 2009, le ministre de l'Économie, du Budget et des Finances était face aux sénateurs pour leur présenter le budget de l’exercice 2009, en baisse de 50%  par rapport à celui de l’exercice précédent... Je vous assure que ce dernier a livré une prestation lamentable. N'était-il pas dans son assiette ? Par exemple, un instant il a dit aux sénateurs qu'il parlait au nom du ministre... de la Communication, empêché. Pourtant ce ministre se trouvait bien dans la salle : il s'est d'ailleurs levé par la suite…
Parlant du Budget de l’État, le sieur Pacifique ISSOÏBEKA a dit que le Fonds Monétaire International demandait au gouvernement de réduire la liste des exonérations douanières. Commentant cette situation, le ministre s’est lui-même interrogé sur la raison de l’existence d’autant d’exonérations douanières dans le pays. Tout le monde en réclame et c'est le budget national qui en souffre, s'est-il plaint. C'est vraiment "Congo Zoba", s'est-il désolé.
Le ministre a également déclaré que seuls 30% environ de fonctionnaires travaillent effectivement. Les autres perçoivent leurs salaires et restent chez eux, a-t-il révélé. Très en verve et piqué par on ne sait quel moustique il a indiqué par ailleurs que s'il ne s'exprimait pas en direct sur les médias nationaux il pouvait donner des précisions sur les départements ministériels où ont lieu ce genre de pratiques…
Le pire et le plus choquant encore chers amis c'est d'entendre le ministre de l'Économie avouer et confirmer en direct, imperturbable et toute honte bue, que… plus de 60% des marchés de l'État sont "bidon" (c'est le terme utilisé). Mon Dieu, comment voulez-vous que le pays avance ! A-t-on déjà sanctionné le directeur des marchés de l'État ?

Que fait-on pour mettre fin à cette situation ? Et que dire des prétendus Grands Travaux ? 

Mais ce n’est pas tout : à la fin de cette séance, le président du Sénat, croyant que l'antenne était remise au studio et qu’il n’était plus vu ni entendu sur les médias nationaux a dit aux sénateurs : "Vous avez de la matière, chers collègues. Il parle d'exonérations, d'exonérations, mais qui les donne ?"
-    Mais vous êtes en direct monsieur le Président !

-     Oh... !
Voilà la confusion qu'entretient ce régime incompétent. Voilà comment le pays est géré. Vraiment rien qu’à écouter le  ministre ce jour-là, sans parti pris on sentait la pagaille, le désordre, la désorganisation, la chienlit, et que c’est l’incompétence qui gouverne le pays. Pauvre Congo...
Le changement est impérieux dans notre pays. Le brigandage politique actuel nous perd du temps. Sérieusement, il faut reprendre les choses en main.
 
Jean Martin OBELE