Deux Options Pour le Congo Brazzaville, Vivre ou Mourir à Petit feu Chaque Jour

Aujourd'hui plus qu'hier, le Peuple Congolais a le choix de son destin

Par :Brice NZAMBA

Les grands bouleversements qui précèdent les changements de régime semblent, au premier abord, déterminés par des transformations politiques considérables.

Les véritables bouleversements historiques ne sont pas ceux qui nous étonnent par leur grandeur et leur violence. Les seuls changements importants, ceux d’où le renouvellement de la conscience politique et sociale découle, s’opèrent dans les opinions, les conceptions et les croyances.

Les événements mémorables sont les effets visibles des invisibles changements des sentiments des hommes. S’ils se manifestent rarement au Congo Brazzaville, c’est que les Congolais semblent se laisser aller, se résigner à leur sort, à défaut d’idées les travaillant au corps, à défaut de leader visionnaire digne.

La période que traverse notre pays aujourd’hui constitue un des moments critiques où la pensée du peuple Congolais n’aura pas d’autre choix que d’être en voie de transformation.

Les idées du passé, cristallisées par l’idéologie du PCT et ses différents avatars, bien qu’ébranlées, sont très puissantes encore, et celles qui doivent les remplacer n’étant qu’en voie de formation, la période qui s’est ouverte depuis la Conférence Nationale Souveraine ne pouvait être qu’une période de transition et d’anarchie.

D’une telle période, forcément un peu chaotique, il n’est pas aisé de dire actuellement ce qui pourra en sortir un jour, l’avenir d’un peuple dépendant de l’acuité visionnaire de son élite.

Sur quelles idées fondamentales s’édifieront la société Congolaise post cristallisation de l’idéologie du PCT et de ses avatars ? Nous pouvons simplement les imaginer de façon claire ou diffuse, c’est selon l’acuité visionnaire de chacun.

Mais, dès maintenant, l’on peut prévoir que l’avènement d’une nouvelle conscience au Congo Brazzaville, à travers des idées nouvelles, ne pourrait se faire sans une puissance incontournable : La puissance de la foule organisée et non armée.

En effet, sur les ruines de tant d’idées, tenues pour vraies jadis et mortes aujourd’hui, de tant de pouvoirs successivement brisés par les révolutions, cette puissance est la seule qui se soit élevée pour instaurer un nouvel ordre et consacrer des nouvelles idées, une nouvelle conscience.

Le Congo Brazzaville n’échappera pas à cette règle de l’évolution des peuples, inscrite dans la marche de l’histoire et la période dans laquelle nous entrons, celle de la transition s’achèvera par la consécration de cette vérité.

La mobilisation de la puissance de la foule se fait d’abord par la propagation de certaines idées lentement implantées dans les esprits, puis par l’association graduelle de ces idées à des individus, amenant la réalisation ou la concrétisation des conceptions jusqu’alors théoriques.

Cette association permet à la foule de se former des idées, sinon très clairement, au moins très arrêtées de leurs intérêts et de prendre conscience de leur force.

Aujourd’hui, la revendication du peuple Congolais est de plus en plus nette : Restauration du processus démocratique et renouvellement de la pensée politique.

L’histoire enseigne qu’au moment où les forces morales, armatures d’une société, ont perdu leur action, la dissolution finale d’un régime est effectué par des multitudes habitées par des idées nouvelles, une aspiration nouvelle.

Il n’est aucun doute aujourd’hui que notre pays a atteint le paroxysme de la corruption morale et sociale ainsi que la perversion de l’engagement politique.

Il va sans dire, que les Congolais, à la lumière des résultats d’homme politiques avatars des idées du PCT, ne sont plus enclins à faire confiance à toute personne se disant politique.

Tous les signaux de la fin d’un cycle se donnent à nous, il reste la diffusion des idées nouvelles.

Les congolais doivent savoir, qu’ils sont et demeurent maîtres de leur destin car ils ont en eux la force et la capacité de renverser le régime actuel et ses idées qui ont échouées.

Oui, nous avons aujourd’hui le choix entre sept ans de plus du pouvoir Sassou avec tout son corollaire de déni de droits les plus fondamentaux ou une mobilisation organisée et non armée pour rendre effectif la non tenue des élections et l’instauration d’une transition.

Chacun d’entre nous, à l’intérieur comme à l’extérieur du Congo Brazzaville, sommes responsables par nos actes du choix du maintien du régime de SASSOU NGUESSO où de rejoindre résolument le sens de l’histoire à travers l’instauration d’une transition permettant la restauration du processus démocratique.

Partout sur terre, c’est toujours la foule qui a donné le coup de grâce aux dictatures pour faire évoluer la conscience nationale, et ce, toujours au prix des sacrifices.

Les sacrifices exigent de nous que nous consacrons notre temps, notre réflexion, nos réseaux et nos moyens, à une seule finalité : la mobilisation de nos concitoyens pour réaliser la non tenue des élections.

La dictature et la fourberie ne triomphent que lorsque les femmes et hommes de bonne volonté abdiquent, et dans ce cas, il suffit de regarder dans un miroir pour découvrir le responsable.

La liberté se gagne sur l’arbitraire à force d’intelligence, d’organisation et de détermination non violente car mourir n’est rien, mais vivre dans un pays sans droit, réduit à l’état d’animal c’est mourir tous les jours.