Après l’élection, une nouvelle lueur de désespérance au Congo

Qu’adviendrait-il des Congolais, maintenant que la bête (le Royal Cobra) a repris du poil ? 

Le marchand de rêves a promis des usines et des routes pour le Congo, qu’il n’a pourtant pas pu réaliser en un quart de siècle de règne absolu. A quelques mois de l’élection présidentielle, il a posé une tonne de premières pierres, un peu partout à travers le pays, pour des infrastructures qui n’ont jamais vu le jour. Certaines ont été confiées à des entrepreneurs farfelus, qui s’auto désignent "opérateurs économiques".
Une brouette, quelques pelles et des affinités claniques suffisent pour remporter une offre étatique.
A en croire les mauvaises langues, M. Serge BOUYA, à qui le ROYAL-COBRA a confié la responsabilité de distribuer les marchés des "grands travaux", raffolerait des rétro-commissions grâce auxquelles, il afficherait un embonpoint insolent.
Ailleurs, les responsables politiques, pour être plus actifs, cherchent à maigrir. Mais chez nous, l’embonpoint est signe d’aisance. D’ailleurs, comment pourrait-on être au régime, lorsqu’on a un harem constitué de jeunes demoiselles qui rivalisent à la cuisine !
Comme l’a souligné le Dr Paul FOKAM dans son ouvrage, en Afrique (particulièrement chez les Bantu), la réussite d’un homme se reconnaît par les trois V "Ventre, Villa, Voiture". Il ne faut donc pas s’étonner, que les travaux de la municipalisation accélérée soient au ralenti dans les villes choisies pour célébrer la fête nationale.
De nombreux chefs d’entreprises Congolais râlent de ne plus trouver assez de marchés, d’après eux, à cause de leurs collègues Chinois qui les raflent presque tous. Mais ces derniers ont au moins le mérite, il faut le reconnaître, de terminer leurs chantiers à temps. La plupart des aventuriers Congolais qui se sont vus confier d’importants travaux, telle que la construction de la route de Kinsoundi, de l’avenue de l’OUA et des villas dans le quartier de Ta Nkombo, ont failli à leur mission. M. Claude NSILOU, le ministre de l’Urbanisme, n’a pu que le constater avec une pointe de désolation.

Les caniveaux d’évacuation d’eau qui ont été creusés au bord des routes, ont entrainé des éboulements de terrain.

Le cimetière d’Itatolo et les lieux d’habitations se trouvant à proximité, sont devenus des ravins. Même le moins futé des artisans maçons, sait qu’on n’effectue pas de travaux de canalisation pendant la saison de pluie chez nous (pauvreté technologique oblige). Voilà, ce qui arrive lorsqu’un pays est gouverné avec un esprit clanique.
Satisfait d’avoir été mal élu, le marchand de rêves va bientôt prêter le serment d’hypocrite, celui d’Hippocrate étant réservé à ceux qui soignent les populations. Il aura "droit"  à un nouveau septennat durant lequel le cauchemar des Congolais sera prolongé. La santé, la réfection des hôpitaux et des écoles publics (à défaut d’en construire d’autres), tout cela ne figure pas au programme du nouveau septennat. La priorité sera donnée à la construction d’usines de glucosé qui ne verront pas, non plus le jour.

C’est ainsi que le marchand de rêves, se dirige à petits pas vers ses 32 ans de règne, sans rencontrer le moindre obstacle sur sa route. A moins que la prostate, qui ces derniers temps, vole au secours des pauvres Africains, ne dise son dernier mot. Cela a été récemment le cas en Guinée.

Et pour le message de félicitations de l’Elysée qui se fait toujours attendre à Mpila, le ROYAL-COBRA peut toujours compter sur ses amis françafricains (Toubon, Gaubert, Mancel, Fourgués…) venus lui donner un coup de main lors de la fraude électorale. Après tout, tout semble réussir (jusqu’à présent) à l’homme des actions inachevées, y compris les coups d’Etat sanglants, sans pourtant qu’il ne se retrouve sur le banc des accusés à La Haye.

Patience, patience ! Luis MORENO-OCAMPO travaille nuit et jour dans son vaste bureau du T.P.I. Après TAYLOR, BEMBA, El BECHIR, il sait qui sera sa proie.
Avant de s’éteindre, le vieux léopard tenait à rencontrer SASSOU NGUESSO à Rabat :  il avait toujours considéré ce dernier comme son poulain. Au cours d’une cérémonie sans nom, il lui avait confié le secret de sa longévité politique.

Alors, Congolais, si tu ne te réveilles pas, tu risque gros ! 32 ans de pouvoir tyrannique, c’est une dizaine d’églises de réveil et de buvettes qui ronronnent dans toutes les ruelles ; des milliers de faux pasteurs qui extorquent leurs maigres économies aux désespérés ; des prisons saturées de voleurs et de charlatans ; une ribambelle de shégué qui mendient et trainent dans les principales artères des grandes villes. Que l’expérience vécue par nos compatriotes d’en face, nous serve de leçon. Il n’est jamais trop tard pour apprendre.

Quant au Front de l’opposition, il bénéficie des circonstances atténuantes, dans la mesure où il n’était composé pour la plupart, que d’égoïstes politicards incapables de se choisir un seul candidat. Mais, cette coalition a eu au moins le mérite d’avoir fait rêver les naïfs. Malheureusement, au Congo, les marchands de rêves, on les retrouve dans tous les camps. D’ailleurs, les opposants qui ont déposé un recours à la Cour Anticonstitutionnelle, ont épuisé l’unique marge de manœuvre légale au Congo. Cette institution a été confiée à "l’oncle"  Gérard, l’ami fidèle du tyran.

Nos opposants qui se sont débattus pendant la campagne, comme des mouches dans un verre de bière, doivent, soit constituer ou intégrer la résistance (s’il en existe une). Désormais, tous les moyens sont bons pour arriver au pouvoir. C’est redevenu la règle au Congo, depuis le 5 juin 1997, date à laquelle le fantassin SASSOU NGUESSO a repris le pouvoir par les armes. Autrement, dépassé les 70 ans, leur rêve d’accéder à la magistrature suprême sera périmé.
Si certains membres de l’opposition Congolaise "molle" ou "radicale", habitués à la soupe, ne pourraient patienter 7 ans de plus, pour tenter une nouvelle chance à la prochaine présidentielle, alors qu’ils se dépêchent d’aller monnayer chacun, leur "poids"  électoral avant les législatives.

Une consigne de vote dans sa région natale, peut rapporter un portefeuille ministériel dans le prochain gouvernement, car certains ministres (courtisans ou pas) vont devoir sauter.

Voilà pourquoi, les "porte-mensonges" comme les MOUNGALLA, AKOUALA et autres, multiplient les communiqués pour s’attirer les faveurs de leur patron. Faire des études supérieures, rien que pour être assigné à ce genre de tâche. J’ai envie de dire "Mawa".
Aux valeureux patriotes Congolais qui ont boudé les urnes, c’est n’est pas le moment d’être résignés. Une nouvelle forme de résistance va commencer au Congo. Aucun Congolais digne de ce nom, ne va plus accepter de vivre encore dans l’obscurité ou de vider ses WC à mains nues.

Pour l’heure, il est inutile de descendre dans la rue, parce que les cobras ont la gâchette facile.
Elus ou pas, les serpents ne changeront jamais de nature. Ils resteront toujours venimeux. Il vaut mieux déclencher une grève générale en restant à la maison, exceptés ceux qui travaillent dans le corps médical. Pas de transport, ni de marché, ni….

Dans les prochains jours, tous les acteurs politiques de la Diaspora vont se concerter pour voir comment ils procéderont pour assurer la survie de leurs compatriotes qui croupissent dans la misère au pays. 98 % des Congolais de l’extérieur, ont l’habitude de leur envoyer un Western Union.
Que personne ne se fasse d’illusion, il n’y aura plus d’autre Conférence Nationale Souveraine, le Mur de Berlin ne s’écroulera plus une deuxième fois, car il n’existe plus. Angela MERKEL, elle, a déjà réalisé son rêve en traversant à l’Ouest ; il est désormais impossible à Michaël GORBATCHEV d’insuffler un nouveau changement, POUTINE et MEDVEDEV l’ont à l’œil.
Ce que les Congolais doivent savoir, c’est qu’après le revers du 12 juillet 2009, le clan d’Edou s’est aussitôt concerté pour désigner le futur successeur de Papa malheur. Chez eux aussi, gouverner, c’est prévoir. Certains Congolais, pour ne pas céder à la dépression, se remontent le moral, en clamant à basse voix (pour ne pas être entendus à Mpila), que le Congo-Brazzaville n’est pas le Congo-Kinshasa, ni le Togo, ni la Syrie. Et pourtant, au Gabon, l’autre voisin du Congo-Brazzaville, un jeune politicien à la carrure de Sumo, s’échauffe déjà avec plusieurs entraineurs FrançAfricains, avant de se jeter le 30 août 2009, sur le trône laissé vacant par son père.

Qui vivra verra !

NGOMBULU YA SANGUI YA MINA BANTU LASCONY
Ecrivain, documentariste, historiographe.