Par Arsène SEVERIN
Depuis ce lundi 08 mars 2010 matin, ça chauffe au siège de la Société Agricole de Raffinage Industriel de Sucre (SARIS) à Nkayi au sud de Brazzaville. Les quelque 825 travailleurs de la SARIS sont fâchés, réclamant de go l’augmentation des salaires et l’amélioration de leurs conditions sociales.
C’est le sit-in total à Nkayi, la ville sucrière du Congo Brazzaville. Les travailleurs ont assiégé les bureaux de la direction, réclamant dans un premier temps l’augmentation des salaires à hauteur de 55% !
Depuis quelques années, le malaise ronge cette société, les travailleurs exigeant des augmentations des salaires, vu que la production du sucre était en hausse. Mais, aucun administrateur, même NICEPHOR FYLLA de Saint Eudes, ancien candidat à la présidentielle de 2009, et qui y passé, n’a pas pu satisfaire aux à ces exigences.
Aujourd’hui, trop c’est trop, et vlam ! Les gars ont barricadé les portes du bureau de leur directeur financier, un certain DESSU, que les travailleurs en colère qualifient d’avare plus plus.
"Il ne s’occupe que d’argent. Les remboursements de maladie, de missions de services et autres dépenses de la société préfinancées par le travailleur, ne sont quasiment pas pris en compte par ce monsieur qui ne rêve que de l’argent. Nous voulons qu’il parte dès aujourd’hui", a dénoncé un travailleur déchaîné, joint au téléphone à Nkayi par SEVERIN NEWS.
"Nous sommes tous assis ici à la direction, personne ne travaille. Même les temporaires qui ne souhaitent qu’ à être intégrés ne se sont pas déplacés pour les champs de cannes à sucre. On va dormir ici s’il le faut, mais ce DESSU-là nous ne voulons plus le voir", a ajouté, à SEVERIN NEWS, un autre travailleur en grève.
Les quelque 825 travailleurs de cette société qui sauve encore la face du Congo, 50 ans après l’indépendance, affirment que leur cahier de charges déposé depuis bien longtemps n’a jamais fait l’objet d’une attention de la part des autorités.
Ces dernières se sucrent (le mot est bien choisi) plutôt sur les efforts des travailleurs qui bossent jour et nuit pour donner sans cesse une santé de fer à la SARIS. Et au finish, ce sont tous les rapaces qui font la fête, sans laisser tomber même les miettes aux vrais héros dans l’ombre !
Aujourd’hui les 825 travailleurs de l’usine, des bureaux, des champs et des garages ont dit non à ces vautours, sans cœur. Le mouvement de grève qui a commencé ce matin du 08 mars 2010, a déjà affecté la ville de Nkayi, qui ne compte/ vit que grâce à cette unique société. Les populations sont dans l’incertitude pour leurs parents, car on ne sait pas comment ça va finir.
Il y a quelques semaines, le ministre Rodolphe ADADA du développement industriel lançait sous les applaudissements des griots et des propagandistes de tout genre et relayés par les pravdas made in Congo, comme pour dire la SARIS allait bien.
Oui, la SARIS va bien, effectivement, mais les travailleurs qui y évoluent sont complément aux abois et broient du noir.
Déterminés et décidés, les travailleurs passent midi sous le perron du bureau de leur directeur, pas comme des mendiants, mais des gens dignes qui ne demandent que ce qui leur revient.
Comme pour ajouter la joie à la Journée internationale de la femme qui se fête maintenant, les papas de la SARIS ont donné une occasion à la femme paysanne, travaillant dans les champs de cannes de prendre du repos.
Quant aux vautours qui sucent la SARIS jusqu’à sa dernière sève sucrée, la justice a du boulot, au lieu de ne s’attaquer qu’aux petits voleurs de savon au marché de Ouenzé ou aux petits vendeurs de médicaments au marché de Bouansa.