LES TRAVAILLEURS CONGOLAIS SONT ILS DÉSORMAIS FÂCHÉS ?
DECLARATION DES SYNDIQUES DE LA CONFEDERATION SYNDICALE DES TRAVAILLEURS DU CONGO (C.S.T.C), DE LA CONFEDERATION SYNDICALE CONGOLAISE (C.S.C) ET DU COLLEGE DES SYNDICATS DES ENSEIGNANTS.
- Vu qu’en 1994, la dévaluation de plus de 50% du F CFA et la chute drastique du prix du baril de pétrole à 9 dollars US ont conduit le Gouvernement de Pascal LISSOUBA à prendre des mesures portant suspension des effets financiers à la suite d’une titularisation, d’un reclassement, d’un avancement, d’une révision de situation administrative ou de toute autre promotion et portant réduction des indemnités et primes des fonctionnaires ;
- Entendu que depuis 20 ans aujourd’hui, la situation sociale des Congolais, en général, et des travailleurs, en particulier, ne cesse de s’éroder malgré l’embellie pétrolière qui, de 2003 à 2009, a généré 11.000 milliards de FCFA à notre pays, soit près de 1.500 milliards de FCFA en moyenne par an;
- Considérant, en effet, que les budgets respectifs du Congo sont passés à partir de 2002 de 675,3 milliards à 1402 milliards en 2009, en passant par 1921,9 milliards en 2006 et 2756 milliards en 2008 ;
- Considérant que le Congo peut estimer à 2516 milliards de FCFA ses excédents pétroliers logés dans le compte spécial à la B.E .A.C ;
- Entendu qu’au regard de la misère des travailleurs congolais, le Président de la République à inciter le Gouvernement à abroger les décrets n°94-769 du 28 décembre 1994 portant suspension des effets financiers à la suite d’une titularisation, d’un reclassement, d’un avancement d’une révision de situation administrative ou de toute autre promotion et 94-770 du 28 décembre 1994 portant suspension des primes et indemnités des fonctionnaires, dans sa lettre de cadrage budgétaire du 18 août 2009 ;
- Considérant que les conclusions de la 3ème session ordinaire de la Commission ad hoc sur la trêve sociale du 26 août 2005 au 09 janvier 2006 portant sur l’abrogation de ces textes n’ont pas été pris en compte par le Gouvernement ainsi que l’a reconnu le ministre des finances lors du débat sur le budget ;
- Considérant que le budget 2010 a, quant à lui, fait juste une part belle à la Force publique instituant ainsi une société inégalitaire ;
- Vu que cette situation perdure, au regard de ce que le Gouvernement avait déjà par le passé, pris et exécuté des décrets y relatifs, à savoir, les décrets n°2000-118 du 5 Juin 2000 fixant les salaires de fonction de certains responsables de la force publique, du décret 99 – 40 du 11 mars 1999 fixant le traitement de fonction des administrateurs-maires, des adjoints aux administrateurs maires, des administrateurs-maires délégués et des secrétaires généraux des communes et des arrondissement, le décret n°2004 – 11 du 03 février 2004 fixant le traitement de fonction des administrateurs-maires des arrondissements, des administrateurs-maires des communautés urbaines, le décret 99 – 39 du 11 mars 1999 fixant le traitement de fonction des préfets, des sous-préfets et des secrétaires généraux des régions et des districts ;
Réunis en Assemblée Générale, ce mercredi, 09 décembre 2009 à l’Ecole Normale Supérieure (ENS), sur la base de la pétition du 11 novembre 2009 :
Demandent au Gouvernement de la République :
- l’abrogation des décrets mis en cause et d’étudier la mis en œuvre du relèvement du niveau des salaires des travailleurs congolais ;
- l’intégration des enseignants volontaires, prestataires, bénévoles et finalistes, des pigistes de la communication et des décisionnaires de la culture dans la fonction publique ;
- l’attribution des indemnités et primes spécifiques aux enseignants évoluant dans les administrations scolaires et ceux de l’éducation physique et sportive ;
- le paiement des primes de vacation à l’INJS des années 2004 à 2006 ;
- la publication des textes des CAPA de l’année 2008 dans tous les secteurs de la FETRASSEIC ;
- la publication des statuts particuliers des personnels de l’Université Marien Ngouabi, de la recherche scientifique, de la communication, de la culture et des sports ;
- le rétablissement de la bonification d’un échelon aux enseignants admis à faire valoir leurs droits à la retraite ;
- le règlement définitif de plus des 4.800 dossiers de 2008 et 2009 de la CRF et 2.500 dossiers de la CNSS ;
- le paiement intégral des 1.200 agents de l’ex ONPT et des agents du CFCO ;
- le règlement des droits des travailleurs des entreprises liquidées et/ou en cours de liquidation ;
Invitent tous les autres syndiqués, à dénoncer les directions syndicales qui se préoccupent de régler leurs situations personnelles au détriment de la résolution des questions liées à l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs congolais ;
Appellent tous les travailleurs congolais à observer une grève générale illimitée le 20 décembre 2009 au cas où le Gouvernement ne se préoccupait pas de ces revendications.
Fait à Brazzaville, le 09 décembre 2009
L’Assemblée Générale