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12 février 2011 6 12 /02 /février /2011 13:26

Face à la Pauvreté, les Agriculteurs Troquent leurs Récoltes

christian mounzéo"Le problème chez nous, c’est celui des ressources qui ne profitent pas à tous. Le Forum de Dakar est une occasion pour échanger avec les autres et savoir ce qu’il faut faire", déclare Brice MACKOSSO, secrétaire général de la Commission justice et paix, une ONG basée à Pointe-Noire, la capitale économique du Congo Brazzaville.
Brice MACKOSSO, dont l’organisation non gouvernementale (ONG) est l’un des rares représentants de la société brice mackossocivile du Congo Brazzaville au Forum social mondial (FSM) de Dakar, ajoute à IPS : "La situation des producteurs agricoles, toujours pauvres, est très préoccupante au Congo Brazzaville".
Pour faire face à cette pauvreté, les agriculteurs troquent leurs productions contre des biens manufacturés ou des services pour régler des situations sociales. "Ma femme a souffert d’un paludisme. Faute d’argent, j’ai donné six sacs d’arachide à l’infirmier pour ses soins médicaux", témoigne Pierre MAVINDA, agriculteur à Ngouaha II, dans le sud du pays.
"Même pour l’école des enfants, on échange les cahiers contre l’arachide, les courges et le manioc. Parfois, on envoie les enfants cultiver le champ de l’enseignant", ajoute MAVINDA à IPS.
"Le pagne que je porte, les ustensiles de ma cuisine, c’est grâce au troc. On a les services avant même les récoltes", souligne Philomène PASSI MAHANGA de Loubeti, dans le sud.
A Bouansa (sud-ouest), les commerçants payent, avant leur maturité, les mangues, les avocats et les safous. Plus tard à la cueillette, les producteurs n’ont que leurs yeux pour admirer les fruits.

"Ils nous donnent entre quatre et dix dollars, selon la qualité, pour un manguier", affirme Pamela NGOMA, qui reconnaît qu’en vendant lui-même, il gagnerait cinq à dix fois plus. "On ne regrette pas, ça nous aide", affirme Elisabeth PAHOU, une paysanne de Boudianga, dans le sud.
Mais, certains responsables des associations agricoles s’insurgent contre cette pratique. "C'est de l'exploitation! Ces pagnes sont vendus à six dollars à Brazzaville ou à Pointe-Noire. Mais les commerçants les prêtent aux paysannes à 10 dollars, alors que si elles avaient elles-mêmes vendu normalement leurs produits, elles en achèteraient bien plus", explique à IPS
Jonas NGOUALA, président de la coopérative "Muti Yaka" (bouture de manioc en langue locale), basée à Mouyondzi dans le sud-ouest.
Les acteurs de la société civile accusent les autorités. "Ce sont des pratiques d’un autre siècle. C’est inadmissible, et tout ça c’est parce que l’Etat ne sait pas redistribuer les ressources dont nous disposons", a commenté Christian MOUNZÉO, président de la Rencontre pour la paix et les droits de l’Homme (RPDH), une ONG basée à Pointe-Noire.
"La pauvreté est très palpable au niveau des agriculteurs qui vivent très mal dans nos villages. Malgré nos ressources, il n’y a pas d’hôpitaux ni d’écoles chez les paysans qui pratiquent alors le troc pour survivre", déplore Brice MACKOSSO.
D’après le gouvernement, 40 pour cent des ménages congolais sont des exploitants agricoles, mais ne cultivent que deux pour cent des 10.000 hectares des terres cultivables dans le pays. "C’est juste une agriculture de survie, ce qui nous maintient à de grandes importations de produits agricoles. Cela est dû au manque de routes pour permettre aux cultivateurs d’évacuer leurs récoltes", affirme Christian MOUNZÉO
.
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, le secteur agricole ne comble que 30 pour cent des besoins alimentaires du pays. L'Institut international de recherche des politiques alimentaires, basé à Genève, indique que 21 pour cent de Congolais meurent de faim par an.
Les crédits agricoles sont inexistants dans les localités rurales. D’après les agriculteurs, la création en 2005 du Fonds de soutien à l’agriculture a simplement permis d’enrichir les fonctionnaires qui savent rédiger des projets. Doté de 1,5 million de dollars, ce fonds n’arrive pas à satisfaire toute la demande, faute d’argent.
"Et puis, les bénéficiaires ne sont autres que des fonctionnaires de l’Etat qui se passent pour des producteurs agricoles", a relevé
Dominique KENGA, coordonnateur national du troisième Projet de développement rural, co-financé par la Banque mondiale.
"Nous comptons échanger avec des amis au FSM de Dakar, et voir comment on peut améliorer la situation de nos producteurs agricoles, et les sortir de cette vie de grande misère", déclare
Brice MACKOSSO.
"Souvent, il y a des recommandations à l’endroit de nos gouvernants. S’ils les appliquent, on pourrait observer un changement sur la misère des agriculteurs", selon
Roger BOUKA OWOKO, directeur exécutif de l’Observatoire congolais des droits de l’Homme, une ONG basée à Brazzaville, la capitale congolaise, et qui avait participé au FSM régional de Bamako, en 2006.
"En tant qu’organisation des droits de l’Homme, nous attendons que les associations des agriculteurs, des consommateurs et celles qui défendent les droits économiques et sociaux, organisent des manifestations pour appuyer les FSM. Mais souvent, elles ont peur d’être matées", affirme Roger
BOUKA OWOKO.

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Brazzaville, en bref : "buala Yayi mambu"

Bedel BAOUNA

Mardi, 1 février 2011, 4h du matin. Un couple revient de l’hôpital de Makélékélé, où l’homme et la femme ont déposé un grand corps malade. Sur la route goudronnée qui mène vers le quartier Château d’eau, à quelques mètres de chez Tostao (l’ancien immense ailier droit des Diables Noirs), les policiers de la BAG (Brigade Anti Gang) les interpellent.

"Vous avez quoi ?" leur demandent-ils. L’homme et la femme, apeurés, répondent qu’ils ont leur livret (Pièce d’identité). Erreur. Les policiers s’énervent : "Nous allons manger vos livrets ?" rugissent-ils. S’ensuit une fouille des corps minutieuse.

Puis les policiers emportent avec eux un butin faramineux ( ?) de 15 000 FCFA, deux téléphones portables, etc... "On a mis dans la police des ex-voleurs, des pécheurs analphabètes ! Que voulez-vous qu’ils fassent ? Eh bien, ils volent, ils pillent, ils spolient", analyse un Commandant de police, sous couvert d’anonymat. Et de déplorer : "Le pire est que les pauvres gens ne peuvent pas porter plainte ; elle sera irrecevable".

Quand les militaires s’énervent…

Pour arrondir ses fins de mois, un adjudant de l’armée fait le taxi. Il avoue qu’il a été dressé comme un chien pour protéger le pouvoir et non le peuple, au cas où ça péterait… comme en Tunisie ou en Egypte… Jamais il ne suivra l’exemple de ses collègues qui ont saccagé, jeudi 3 février 2011, les locaux de Contrôle et de discipline budgétaire, sous les regards impassibles des gendarmes.

Les faits : l’hôtel "Les Eucalyptus" appartient désormais au ministre des Finances et de l’Economie qui le loue à son propre ministère (conflit d’intérêts ?) pour abriter le service de Contrôle et de discipline budgétaire. Habile, n’est-ce pas ?

Les militaires qui ont saccagé le matériel de cet hôtel y sont convoqués tous les mois, depuis Août. Pour quelle raison ? Pour permettre aux agents de Contrôle de pérenniser leur prime (25000FCFA) mensuelle. Chose étrange, chacun de ces militaires ne perçoit qu’un seul salaire, et vit difficilement.

SILENCE RADIO

"Au lieu de s’attaquer aux vrais voleurs de ce pays, ces agents nous font venir ici tous les mois pour rien" tempête un Lieutenant. Et, comme pour protester contre ces agents (les vrais voleurs) et leur ministère, ces militaires ont saccagé tout le matériel de l’hôtel "Les Eucalyptus".

Chose curieuse, les medias ont passé sous silence cette information. Mais les militaires, eux, ont promis que la prochaine fois, ils iront loin… "Non, tous les militaires congolais ne sont pas mous ; ils savent manifester leur colère. Vous verrez ce dont ils sont capables" promet le Lieutenant.

"Mbochi", une antonomase dangereuse

Lundi 7 février 2011, les policiers envahissent le domicile d’un homme marié, tôt le matin, dans le quartier de l’ex-télé. Les gens affluent, savourant le spectacle.

Soudain, deux jeunes qualifient l’interpellé de "mbochi ". Autrement dit, un voleur. Rien n’indiquait que le voleur était d’ethnie "mbochi". La veille, en effet, l’homme aurait volé le porte-monnaie d’une dame âgée. Et, désormais, tout voleur à Brazzaville est traité de "mbochi", en référence aux hommes politiques riches d’ethnie "Mbochi".

Petit à petit, l’antonomase prend de l’ampleur. Un abus de langage, un dérapage dangereux, un délit. Non, tous les Mbochis ne sont pas des voleurs et tous les voleurs ne sont pas mbochi. Non, tous les Mbochis ne profitent pas du système. Il y a des Bembés, des Laris, des Tékés, ventrus surtout, qui pillent aussi le Trésor public.

Les turpitudes d’un clan minime ne peuvent se répercuter sur une population du Congo. Hélas ! On ne peut compter sur le Parlement pour voter une loi contre cette discrimination criante

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