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6 mars 2011 7 06 /03 /mars /2011 21:17

Par SHANDA TONME 

shanda tonme-copie-1Réuni en session d’urgence le 27 Février 2011 au siège de l’ONU à New York, le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité des quinze membres, fait extrêmement rare depuis 1945, un train de sanctions contre le régime du Colonel Mouammar KADHAFI.

La répression brutale et sanglante contre les manifestants qui réclament le départ du vieux dictateur, a été qualifiée de crime contre l’humanité par l’organe suprême de l’ONU dont la responsabilité dans le maintien de la paix et de la sécurité internationale est fondamentale dans l’armature du système de sécurité collective planétaire.

Mais le fait le plus important dans cette manifestation de la réprobation du Conseil, est la décision de soumettre le dossier libyen à la Cour pénale internationale, bien que ce pays ne soit pas membre du statut de Rome.

Le dimanche 28 février 2011, au cours d’un débat sur les ondes de Radio France International, le professeur Jean Emmanuel PONDI, universitaire camerounais de renom et enseignant des relations internationales, répondant  à une question de monsieur Alain FOKA sur l’âge avancé des dirigeants comme source de la mauvaise gouvernance et la prolifération des dictatures en Afrique, a déclaré : "il faut faire très attention. Nous sommes Africains et nous avons une culture africaine".

Autre son de cloche opposé et plus tranché : "L’époque que nous vivons ne peut plus souffrir ni présidence à vie ni succession automatique à la tête de l’Etat desquelles le peuple se trouve exclu".

Cette déclaration est celle faite par Ben ALI à la radio le 7 novembre 1987, après qu’il ait renversé BOURGUIBA pour sélénite. 23 ans plus tard il est chassé du pouvoir par la rue et s’enfuit précipitamment pour l’exil.

Chacun peut mesurer l’ampleur de la contradiction, mais également de l’interpellation, à un moment où des intellectuels Africains veulent encore se réfugier derrière des traditions sauvages et barbares, pour soutenir des dictatures, et défendre des génocidaires tribalistes. Ces rappels nous invitent à une l’analyse de notre temps, et des configurations futures en cours de maturation.

Lorsque Georges BUSH arrive à la Maison Blanche en janvier 2001, il édicte les grandes lignes d’une politique étrangère qui veut clairement ramener les Etats Unis à l’isolationnisme. Il dénonce le traité de Kyoto sur le climat, refuse de ratifier le traité sur les bombes à fragmentation, refuse de s’impliquer dans les efforts de paix israélo-palestiniens, change les données de la coopération avec les alliés européens. C’est tout le travail d’ouverture de Bill CLINTON qui est complètement remis en cause. Le nouveau président tiendra moins d’une année dans cette voie, car il sera cruellement rappelé à l’ordre par les attentats du 11 septembre, qui lui rappellent les réalités d’un monde en mutation rapide et d’interdépendance absolue.

Enfin, la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, a fait éclater au grand jour, l’infantilisme de l’espèce intellectuelle et politique attardée, par qui les malheurs de l’Afrique noire se sont accumulés durant des décennies. Ces malheurs risquent de ne pas d’être éradiqués de sitôt, sans une véritable chirurgie psychique, dont la position du Conseil de sécurité sur la Libye, constitue une indication formelle de la substance normative.

Il s’agit de façon radicale, de confondre et de changer résolument une cohorte d’individus qui ne sont porteurs d’aucun fragment d’intelligence susceptible de contribuer à l’avancement de l’humanité. Nantis de parchemins académiques pompeux ou promoteurs de regroupements politiques aux slogans proches du national-socialisme d’Adolphe HITLER, des individus de part en part du monde, et plus à la périphérie qu’au centre, menacent de réduire le champ de valorisation des principes universels à la portion d’un petit village, d’une petite tribu ou d’un insignifiant clan arrogant.

Que personne ne s’y méprenne donc, car la sortie du Conseil de sécurité, est une sonnette d’alarme forte à l’endroit d’individus convaincus de tricherie avec les principes, et pourfendeurs de normes générales de progrès, de démocratie et d’unification des valeurs de transparence, d’humanisme et de solidarité.

Du Darfour à Abidjan en passant par Tripoli et Pékin, le message est celui de l’avènement d’une nouvelle ère, balancé aux partisans de l’idéologie du village et des dictatures au nom des clans mafieux restreints.

A.  La mutation obligée du monde

Au départ, c’est le principe de l’obligation de l’Etat nation en fonction de ses engagements dans le cadre des traités et des conventions qui fonde les rapports internationaux et cimente le droit international. En somme, l’Etat n’est lié que pour autant qu’il a, au préalable, accepté d’être partie à un arrangement, un instrument de régulation des relations internationales.

Toutefois, en revisitant le préambule de la charte de l’ONU, où les peuples sont définis de façon collective et le destin de l’humanité traduit dans un discours globalisant, on s’aperçoit que la théorie de l’Etat indépendant, de l’Etat arrogant et libre qui ferait ce qu’il veut et ne respecterait que les accords et conventions auxquels il serait partie, est un leurre.

Dans la convention de Vienne de 1969 relative au droit des traités, l’article 53 établi déjà une norme impérative qui ne pourrait pas être transgressée par quiconque et sous aucun prétexte. C’est ici, la véritable consécration d’un ordre public international, porteur des valeurs morales universelles communes à toutes les civilisations.

A l’observation, le monde a évolué de façon quelque peu chaotique, feignant de prendre les grands principes en considération, et s’adaptant lorsque les rapports des forces de circonstance le permettaient, aux exigences du droit international et de l’ordre public mondial.

La Charte de l’ONU est pourtant incontournable et il est même possible de soutenir sans se tromper, qu’elle offre la cadre définitif et presque parfait, d’une unification éternelle des civilisations et des cultures. La guerre froide fut une véritable catastrophe, mais l’effondrement du mur de Berlin constitua une fière libération des énergies.

Tout cela n’a pas suffit à construire un volant directionnel incontestable et suffisamment lisible, pour mettre les dirigeants du monde en garde contre les dérapages.

La perception cyclique des relations internationales qui fait basculer l’évolution vers plus de libertés et plus de démocratie ou leur contraire tous les dix ans, ne permet plus de comprendre les mutations du temps, et les transformations inévitables dont les révolutions de ce début de l’année 2011, expriment la condescendance sur toutes les grilles de lecture.

Le détonateur tunisien ne constitue à proprement parler, aucune surprise de taille pour des analystes éveillés et alertes. Dès 2008, nous avions publié aux éditions l’Harmattan à Paris, un livre au titre plus que programmatique et prémonitoire : "l’inéluctable effondrement des dictatures".

Nous y annoncions, après une étude de l’évolution de plusieurs pays, des bouleversements à très brève échéance, et appelions à une réflexion urgente, sur les organisations internationales de nouvelle génération qui créeraient des conditionnalités sévères pour l’accession à la qualité de membre.

Dès 1997, un prince camerounais de l’église catholique, dans un long entretien avec un magazine international, déclarait que son pays réunissait tous les ingrédients pour une explosion politique de grande amplitude.

Logiquement, lorsque l’on se penche sur l’accumulation de plusieurs paramètres sociaux qui ont au fil des ans, virent au rouge comme des fruits de saison, on n’est plutôt dubitatif devant le retard pris par les magmas politiques pour déboucher sur les turbulences révolutionnaires actuelles.

Le mouvement transformateur du monde s’est signalé depuis très longtemps dans les assemblées internationales multilatérales, avec les contestations et les polémiques développées et entretenues en permanence, sur la candidature de certains pays à certaines fonctions. Il faut se souvenir du débat intense suscité par la candidature de la Libye à la Commission des droits de l’Homme de l’ONU.

La réalité c’est que la prévalence d’une obligation de solidarité plutôt négative et improductive à l’instar de celle exprimée aujourd’hui à tort par quelques Africains sur le sort de GBAGBO Laurent, a continué de miner les choix dans les institutions internationales.

B.  Transcendance des solidarités négatives

Rien d’autre sinon la perception de l’urgence d’une évolution presque obligatoire vers un autre monde prenant en compte d’autres réalités plus pressantes, ne peut expliquer la démarche du conseil de sécurité sur le dossier Libyen.

Le fait que les décisions du conseil aient été adoptées à l’unanimité de ses quinze membres, est historique et révélateur de craintes sérieuses ressenties par la communauté des êtres humains, face aux massacres perpétrées par le régime moribond du dictateur de Tripoli.

Tous les membres ont du se souvenir du précédent du régime d’Adolphe HITLER, pour se ranger sans réserve, dans le train de la condamnation dure et salutaire de ces massacres. Les images d’un régime bombardant ses propres populations avec des avions de guerre depuis le ciel, ont rappelé avec cruauté, larmes et remords, les ravages des bombardements aveugles du conflit de 1939-1945. Depuis la création de l’ONU en 1945, c’est la première fois que l’on assiste à la folie d’un dirigeant appelant ouvertement à la guerre civile dans son pays.

La parallèle ne vaut pas toujours la peine, mais ceux qui ont oublié qu’en Côte d’Ivoire, le problème de fond, l’origine de la crise, se situe dans la volonté d’exclusion ethnique qui a entraîné la guerre et l’intervention de l’ONU, comprendraient mieux par cette sortie du conseil de sécurité, l’étendue des compétences et des possibilités d’action de la communauté humaine face à des situations graves de menace sur la paix et la sécurité internationale.

Certes, la critique des actions et des décisions au regard des discriminations selon les situations, demeure acceptables et même souhaitables, mais la projection globale des politiques stratégiques à long terme, n’exclue personne ni aucun régime, pour des sanctions et un attelage obligé à l’éthique nouvelle en gestation.

Le vote de la Chine aura été remarquable, de même que celui de la Russie, deux pays habitués à jouer la restreinte voire les trouble-fête, au nom d’une réminiscence de la compartimentation idéologique du monde.

Nous sommes rendus dans le cas de la Libye, à une situation qui, à travers l’engagement du conseil de sécurité, botte en touche toutes les réserves des grandes puissances, et remet en cause les réserves formulées par tel ou tel Etat, sur le traité de Rome instituant la Cour pénale internationale. On sait que les Etats Unis n’ont pas ratifié le traité, préférant entrer dans une série de conventions particulières avec des Etats triés sur le volet.

Demain, ni Israël traditionnellement protégé par les Etats Unis, ni les Etats Unis eux-mêmes, n’échapperont à une mise en cause automatique et sévère en cas de dérapage ouvert attentatoire à la constance de la paix et de la sécurité internationale.

Ce qu’il faut comprendre parfaitement, c’est la volonté d’aller au-delà des résistances et des particularismes qui ont ruiné, freiné, ou gêné l’évolution harmonieuse des normes et des valeurs cardinales de coexistence entre les nations, et de protection des droits de l’Homme et des libertés fondamentales. La tentation d’érection des spécificités comme frein à la proclamation et à la valorisation de l’universalité des grands principes, va apparaître comme l’expression d’une véritable bêtise voire d’une perdition totale.

Comment devra-t-on classer ou juger, cette déclaration du professeur camerounais, qui face à la réalité de la spoliation du continent par une clique de dictateurs gérontocratiques, ethnocratiques, autocratiques et obscurantistes, n’a trouvé de parade que cette spécificité identitaire d’africanité ? Cela ressemble à un saut en arrière dans la préhistoire, à l’heure de la navette spatiale, de la conquête de la planète Mars, et de la téléphonie mobile.

Il s’agit en fait pour l’ONU dorénavant, de reprendre pour mieux les affirmer et les consacrer, les directives thématiques et doctrinales, qui constituèrent les ambitions objectives des fondateurs de la Charte en 1945.

STALINE, CHURCHILL et ROOSEVELT, avaient vécu la guerre, le désordre, les massacres. Les trois dirigeants avaient vu la société des nations (SDN) crée par le traité de Versailles, lequel mis fin à la guerre de 1914-1918, tomber en désuétude. Les trois dirigeants puissants de l’époque, mesuraient le chemin parcouru, les affres rencontrés, et les perspectives pour l’humanité. Les trois dirigeants avaient une claire conscience, des causes de la guerre et de l’origine de la haine entre les nations et les peuples. Ils savaient ce qu’il fallait faire, ce qu’il fallait pour l’humanité et les générations futures en termes de cadres institutionnels et d’articulation diplomatique.

La rédaction de la charte de l’ONU ne fut ni un hasard, ni une extrapolation gratuite et fantaisiste. La charte adoptée à San Francisco, était et demeure futuriste par certains aspects, bien qu’il a fallu l’approfondir, la compléter, et l’étendre comme par exemple avec la déclaration universelle des droits de l’Homme et des libertés fondamentales adoptée par l’Assemblée Générale en 1948, et des deux protocoles additifs, l’un relatif aux droits civiques et politiques, et l’autre relatif aux droits économiques et sociaux.

Le Conseil de sécurité fait œuvre utile, bousculé et interpellé par une cascade de révolutions, qui a sonné le réveil de ce qui dans l’être humain, semble coûter le plus cher et mériter tous les sacrifices. Cette liberté, la liberté exigée de Tunis au Caire, de Tripoli à Djedda, et bientôt au sud du Sahara chez les colonies françaises, porte l’estampille des préceptes cristallisés depuis 1945 dans la charte de l’ONU.

Le monde comprendra bientôt, que pour les riches et pauvres de Chine, riches et pauvres des Etats Unis et de Russie, les riches et pauvres de Dakar et de Brasilia, la liberté a une même évidence sentimentale et normative, celle fondée sue la quête légitime de considération.

Partout, c’est le citoyen affamé ou rassasié, qui demande à participer à la construction du cadre institutionnel et politique de son destin, par le bulletin de vote libre. Il n’y a ni Afrique ni Amérique, il y a le monde. Il n’y a ni Africain ni culture africaine, ni Indien et culture indienne. Il y a une culture et des principes de l’être humain, du citoyen du monde, de l’animal planétaire devenu esclave de la technologie. Comme le proclamait ce manifestant égyptien de la place Tarhir, "la démocratie est le plus sûr des investissements".

Le célèbre professeur camerounais, ne dit pas où se trouve le téléphone mobile qui porte la couleur de la culture africaine, ni la voiture qui est réservée à un peuple quelconque de la planète. Comprenons une fois pour toute, que la puce de notre téléphone portable, correspond à un modèle technologique universel, épousé par tous les scientifiques de toute la planète. Il en est de même pour la liberté et la démocratie, et de même pour les grands principes incontournables qui assurent leur légitimité internationale.

La Communauté humaine fera le saut, avec le mouvement irréversible issu de cette succession de révolutions que les Africains surtout, tardent à épouser intégralement et honnêtement. C’est de l’appel à un être humain nouveau dont les exigences de bien être, résistent à toutes les corruptions et à toutes les déformations villageoises et sectaires. On veut ici, voter librement, même si demain, on décidera de changer et de rechanger des gouvernements.

Pour une fois, on a compris à New York, cathédrale de la diplomatie planétaire à travers le siège de l’ONU, qu’il faut appliquer intégralement cette charte. Les sirènes des particularismes vont se taire, et laisser avancer le monde une fois pour toute vers le destin unificateur des doctrines, des idéologies et des besoins de bonne gouvernance.

C.  L’unification des causes et la fin des régimes sauvages négateurs des transitions démocratiques pacifiques

De Brazzaville à Téhéran en passant par Yaoundé et Caracas puis La Havane et Pékin, les dirigeants tremblent et perdent le sommeil. Ce que le conseil de sécurité a fait pour la Libye, ouvre sans aucun doute la porte, à au moins trois voies d’action qui sont susceptibles de mettre fin à certaines formes de conduite des affaires publiques :

Premièrement, l’institution des critères rigoureux pour la qualification d’Etat membre de la communauté des nations, se profile inéluctablement à l’horizon. Le président américain Ronald REAGAN soutenait déjà en 1983, qu’il est inapproprié de mélanger dans la même fournaise et avec des considérations d’égalité souveraine qui ouvrent la voie à tous les abus, des nations à peine sorties de l’obscurité, avec des nations très développées qui ont atteint un seuil de respect des principes importants.

Il faut entendre ici la protestation légitime de voir des dictateurs sanguinaires jouir des honneurs protocolaires sur la scène internationale, quelle que soient les alliances géostratégiques. Il est toujours apparu bizarre en effet, que l’on préfigure le monde comme un tableau harmonisé où toutes les marques de crayon interviennent avec un même niveau de délicatesse, de sagesse, de liberté et de propreté.

Ce n’est pas la peine de jouer au nationaliste blessé ou au nègre révolté devant une telle réalité. Aucun président de la nation la plus puissante et la plus riche du monde que sont les Etats unis, ne peut disposer d’une fortune équivalente à celle du dernier des chefs d’Etat Africain.

La révélation de la fortune des dirigeants déchus de quelques pays africains, frisent le crime contre l’humanité. Celles-ci se chiffrent en dizaines de milliards de dollars pour chacun de ces fous de la mauvaise gouvernance et du pillage.

Les images des coffres remplis de bijoux en pierres précieuses et de devises du couple Ben ALI de Tunisie, ont ébranlé le monde. Les épouses de ces dictateurs sont connues pour s’adonner lors des sorties à l’étranger, à des scènes de véritable razzias dans les magasins de luxe. On dit souvent que chaque robe coûte le prix d’une salle de classe équipée, chaque paires de chaussures le prix d’un centre de santé, et chaque montre le prix d’un puits d’eau.

L’unification des codes de conduite s’inscrira dans cette mouvance, comme un facteur de répulsion de tous les opportunismes. Pour quelques attardés Africains habitués à se réfugier derrière des discours idiots de spécificité, la renaissance sera dure. Ni la religion, ni l’idéologie, ni aucune autre doctrine d’aucune école quelconque, ne prévaudra plus jamais face à la pertinence des principes. Les régimes islamisant comprendront tout comme ces Africains éternellement infantiles, que le temps des exceptions est révolu.

La deuxième voie d’action sera la confirmation d’une évolution qui se dessinait déjà dans les années 1990, mais qui a été stoppée avec l’urgence de la guerre contre le terrorisme décrétée par les Etats unis.

A Yaoundé on croit tromper le peuple en appelant à des élections qui n’en sont point. A Kinshasa, on croit réussir à maintenir le digne successeur de MOBUTU qui n’a fait que changer de nom pour s’appeler KABILA, en truquant le mode d’élection pour revenir au scrutin à un tour.

Les apprentis dictateurs de l’autre rive du fleuve Congo, clament en effet que la Côte d’Ivoire leur aura servit de message et de justificatif pour se murer dans la bêtise, la perdition et la guerre civile assurée. Après tout, les grandes puissances ont accepté le même scénario à Libreville, Lomé, et ailleurs, pourquoi ne l’avaliseront-ils pas au Congo Démocratique ?

La réalité du monde qui se met en place à la suite des soulèvements des peuples arabes, interdit de rêver de la prolongation pour tous les régimes impopulaires. Toutes les constructions institutionnelles des colonies françaises au sud du Sahara vont s’émietter et s’effondrer au cours de l’année 2011.

Nous risquons d’assister, si la tendance se maintient, à l’extension du droit d’intervention, lequel se traduit déjà par l’interpellation que constitue l’action du conseil de sécurité. L’évolution apportera dans les prochains temps, la proposition et l’adoption de systèmes d’expression vérifiée des suffrages des citoyens.

L’ONU a dû intervenir en Côte d’Ivoire pour permettre le recensement juste et l’inscription sur les listes électorales, de milliers de citoyens que le régime voulait tenir à l’écart à cause de leur origine ethnique. Au Cameroun, des millions de citoyens ont été régulièrement marginalisés et volontairement oubliés lors des élections pour les mêmes raisons, et les derniers recensements de la population honteusement manipulées, n’ont fait que confirmer et aggraver cette politique.

Dans ces conditions, les multiples voix qui se sont élevées à travers le monde pour recommander une autorité internationale chargée de conduire des élections, pourraient très bientôt connaître le bonheur d’être écoutées et prises en considération.

Il y a en fait dans cette perspective, la validation des propositions des solutions à la plupart des frustrations que génèrent les élections dans le monde de la périphérie, et les guerres civiles subséquentes. Il va également sans dire, que dans cette optique, nous assistons à la fin des successions claniques et familiales à la tête des pays.

Ben ALI l’a dit depuis 1987, et pourquoi en douterait-on aujourd’hui ? C’était il y a un quart de siècle, ce qui veut dire que les dictateurs les plus sages, devraient faire leurs valises avant que la rue ne les y oblige de la manière la plus désagréable pour eux, leurs familles et leurs entourages noyés dans la pourriture, le vol, les détournements et la corruption.

La chaîne des conséquences prévisibles menace à terme, toutes les monarchies, toutes les féodalités, toutes les gérontocraties. L’ébranlement du Maroc que n’entrevoyaient pas au début certains analystes, mais que nous avions prévu dans la suite logique de la clairvoyance de nos analyses, conduit dorénavant à douter de la survie d’un régime de dictature communiste en Chine. Ce sont les dictatures de la Corée du nord, Cuba, le Venezuela, et la Biélorussie qui sont  dans la ligne de mire à très brève échéance.

Le paradoxe le plus surprenant, c’est d’entrevoir dès à présent, et ce en même temps que l’on programme la disparition des dernières dictatures féroces de la planète, la fin des systèmes de monarchie constitutionnelles en Europe.

Il sera en effet impensable pour les futurs électeurs européens qui sont pour le moment dans leur adolescence innocente, de supporter les reines et les rois qui écument encore le vieux continent. La Belgique, l’Espagne, la Suède et le Royaume uni, devront assurément devenir des démocraties intégrales débarrassées des familles monarchiques qui règnent sur leur destin depuis des siècles.

De fait, l’Europe a beau être présentée comme un continent de régimes démocratiques, la réalité demeure la survivance de ces monarques qui en termes de production matérielle et d’importance dans la rentabilité économique, sont d’une inutilité criarde. Ces monarques coûtent chers et ne rapportent rien du tout. Les juristes ont beau les présenter comme des facteurs de stabilité et d’autorité morale, il n’y a plus de place pour leur présence souvent ostentatoire dans la représentation du monde moderne articulé autour des exigences individualistes tenaces.

Les organisations internationales de la prochaine génération que préfigurent les nouvelles rigueurs normatives édictées par le conseil de sécurité de l’ONU comme conséquences des révolutions actuelles, seront donc obligées de se pencher sur le cas de l’Europe. Le jugement d’ensemble, que ne manquera pas de promouvoir et de soutenir les nations de la périphérie, se fondera sur le principe du refus de la qualité de membre à tout Etat gouverné explicitement ou implicitement, directement ou indirectement, par un souverain non élu.

Certes, il ne serait pas honnête de comparaître les monarchies féodales et privatives des libertés des émirats pétrolifères du Golfe, avec les monarchies avancées, ouvertes et modernes de l’Europe occidentale. Toute la différence sied dans le sentiment des citoyens, d’être régulièrement consultés sur leur destin, et sur le choix de leurs gouvernants.

Il faut pourtant répondre aux inquiétudes d’un observateur quelconque qui, considérant que la vénération des monarques est incompatibles avec l’expression de la modernité parfaite et la dignité du citoyen, traite de tels Etats de carcans d’esclavagisme ou de résidus des totalitarismes antiques.

Il y a quelques décennies, le monde avait assisté sans presque broncher, à l’auto proclamation en empereur, de l’ancien dictateur centrafricain de regretté mémoire Jean Bédel BOKASSA.

Qu’est-ce qui au fond, empêcherait n’importe quel autre régime aujourd’hui ou demain, de se projeter dans le même schéma sinon un code éthique inviolable issu des révolutions et consacré en norme impérative par l’ONU ?

Dans cette logique, il est toujours bon de rappeler que lorsque l’Assemblée Générale de l’ONU vote la résolution 1514 en 1959 relative à l’octroi de l’indépendance aux peuples et aux territoires non autonomes, elle complète celle-ci peu de temps après, par une autre résolution relative à la faculté pour les peuples de choisir librement leur propre forme de gouvernement.

D.  L’institution d’une force internationale contre les régimes sales et illégitimes

Le juste corollaire des exigences nouvelles d’organisation sociale et de gouvernance politique, débouchera à terme, sur la constitution d’une force internationale spécialement chargée de chasser les dictateurs par la force et de tuer dans l’œuf, toute velléité de dérapage à l’instar des tripatouillages de la loi fondamentale.

La situation du monde telle qu’elle se présente aujourd’hui, semble de plus en plus intenable pour les champions de la mauvaise gouvernance. L’organisation mondiale la plus représentative et la plus respectueuse, ne pourra plus se limiter à constater les dégâts et à envoyer des forces pour assurer l’interposition entre des belligérants, ou assurer le maintien de l’ordre après l’orage des guerres civiles suscitées par des régimes sales.

En effet les Ben ALI de Tunisie et tous les autres voyous du genre au sud du Sahara, puisent leur courage dans une évidente résignation complice des autres dirigeants du monde. Or d’un point de vue pratique, le prix à payer pour réparer les préjudices causés par cette pléiade de dictateurs est tellement élevé, qu’il va bientôt apparaître salutaire pour tous et pour chacun sur la scène internationale, que prévenir vaut effectivement mieux que guérir.

Les dommages pour le monde dans son ensemble sont en effet colossaux, si l’on envisage une petite évaluation des ravages des régimes dictatoriaux qui ont proliféré et prolifèrent toujours impunément dans le monde. Une force internationale active deviendrait, le pendant complémentaire et indissociable, de toute avancée transformatrice et prometteuse pour la généralisation du respect des droits de l’Homme, des libertés fondamentales et des principes de la bonne gouvernance.

Tous les truands installés à la tête des Etats et qui se plaisent à changer les constitutions au gré de l’évolution de leur cancer prostatique, n’auraient jamais osé se livrer à ce jeu qui à long terme ressemble à un jeu d’enfants s’amusant avec des allumettes, s’il existait une institution organique prédisposée pour les châtier et contrarier leurs plans.

Il s’agit d’offrir aux peuples, une véritable raison de croire en un monde solidaire et uniforme en ce qui concerne les fondements et les principes démocratiques, de la bonne gestion, et de la prise en charge effective des aspirations du plus grand nombre.

La nouvelle éthique se mettra ainsi en place, mais alors, en englobant une obligation de rectitude morale pour tous les responsables civils et politiques de tous les pays du monde. Ce qui fait la contestation des normes anciennes et des politiques diplomatiques qui en découlent, c’est le sentiment pour certains citoyens éclairés de la périphérie, d’une logique de sanctions et de rigueur internationale appliquant la discrimination.

Or il est constant, et les compromissions de la classe politique française en Tunisie l’ont encore mis en exergue, que le traitement des faits et des événements mondiaux, serait largement conditionné par des relations d’intérêt sans aucun rapport avec le respect des grands principes éthiques.

Le scandale révélé lors de la mise en œuvre de la résolution de l’ONU pétrole contre nourriture à la suite de la première guerre du Golfe, laquelle fut baptisée, a apporté une preuve irréfutable du jeu trouble des dirigeants occidentaux. L’on se souvient que le Vice-président des Etats Unis, et le secrétaire Général de l’ONU, s’étaient retrouvés au centre des controverses, et par ailleurs que de nombreuses sociétés dans lesquelles les dirigeants de premier plan détenaient des actions, étaient les principaux bénéficiaires des milliards de dollars générés cette résolution.

Dans cette optique, les relations d’intérêt coupables qui ont entraîné le départ de la ministre française des affaires étrangères, madame Michèle ALIOT MARIE, ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan des compromissions qui manipulent les relations internationales, au profit des dictateurs et de toute sorte de réseaux mafieux.

Ce n’est un secret pour personne que les dictateurs qui écument les colonies françaises d’Afrique, ont depuis des décennies, alimenté les comptes des dirigeants politiques parisiens. C’est tous les jours que ces prédateurs pour qui la démocratie et les droits de l’Homme s’arrêtent aux frontières du continent, sont reçus à divers titres dans les palais insolents des potentats nègres, et pour en repartir avec des mallettes consistantes en devises diverses.

L’histoire risque de retenir, qu’en 2011, une révolution commencée en Tunisie par le désespoir d’un citoyen ordinaire, a changé la face géopolitique du monde, bousculé les évidences, révélé des scandales insoutenables, et mis fin à la cabale pernicieuse de ces hommes puissants de la métropole qui viennent puiser trop facilement, l’argent dans les tiroirs des dirigeants illégitimes.

La nouvelle éthique démocratique, interventionniste et radicalement exigeante dans sa substance politique, morale et légale, s’appuiera inévitablement sur la prééminence des valeurs dialectiques contraignantes pour tous les citoyens du monde.

La liberté du commerce et des échanges constitue à n’en pas douter, un handicap important qu’il faudra contrôler et maîtriser. Toutefois, il est certain que des programmations internationales rigoureuses, permettront de neutraliser les ambitions malsaines et le discours irresponsable, de quelques mercantilistes qui ne jurent que par le gain aveugle.

Ainsi, même en gardant une marge raisonnable de réserve sur les perspectives réelles à long terme, il est devenu possible de prédire, une transformation éthique positive du monde. Non seulement les nouveaux acteurs étatiques de la scène internationale seront qualifiées, mais encore, la police des mœurs diplomatiques et marchandes, celle implicitement envisagée par les rédacteurs de la charte de l’ONU, va prémunir le monde contre les dictatures.

Aucune puissance ou super puissance, ne sera à l’abri. La Chine, Cuba, la Corée du nord, les rois et les reines d’Occident et d’Asie, disparaîtront dans leur forme de gestion actuelle. La liberté et la démocratie auront enfin un sens et une signification universelle, et les citoyens des quatre coins de la planète, célèbreront effectivement les mêmes valeurs, sans que l’on entende un Africain clamer une identité et une condition culturelle ou historique particulières

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